Pauvre Marie... Elle porte vraiment la poisse ... 16H: il y a deux multi en salle à 8 cm et des HU supérieures à 36cm. Nous en suivons chacune une... La mienne accouche d'une petite puce de 4kg 30 minutes après.... Celle de Marie traine, stagne, régresse, pour finir au bloc en césar...vers 20H... Ensuite la salle reste désespérément vide (du jamais vu!!!). Nous mangeons avec l'équipe. Vers 23H, les avortements spontanés s'enchainent... A 2H Marie rate de peu l'accouchement de la seule obèse de St Louis qui accouche seule dans son lit aux grossesses patho... Marie a juste le temps de sauver le bébé de la noyade !!! En fait le creux formé par son postérieur sur le lit s'était transformé en piscine dans laquelle baignait la tête du bébé. Marie se charge ensuite de la toilette de cette femme qui se mobilise difficilement et qui s'en ait mis partout!!! Bilan : au moins une heure... Le reste de la nuit et calme: pas l'ombre d'une dame en travail mais quelques aspi). A 6H30, arrivée d'une multi. Marie dort, je la prend en charge. Elle accouche sans soucis à 7H15 d'un 4kg devant le regard d'une infirmière de pédiatrie qui est la première épouse de son mari...
Camille
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6 commentaires:
coucou les filles!
je me prends enfin le temps de lire vos aventures, et mésaventures... je vous admire vraiment toutes les 3, je serai incapable de faire ce que vous faite depuis bientôt 6 semaines... j'espère que vous gardez le moral, mais je pense que vous vous soutenez au quotidien pour ne pas péter les plombs! profitez encore bien de cette semaine au Sénégal pour faire le plein de souvenirs, et revenez en pleine forme!
gros bisous à toutes les 3,
Julie, depuis Séville
chère marie, nous pensons très fort à toi... et nous nous réjouissons de te revoir bientôt...
bonne fin de séjour et
affectueusement nous t'embrassons
pépé et christiane
La dernière semaine est réservée aux révisions et au tourisme...n'est ce pas?Bisous
M-Hélène
Je viens de trouver votre blog avec vos récits à propos de vos expériences en maternité au Sénégal et je voudrais vous exprimer que je suis très choquée par vos textes. Tout d’abord, j'ai de la peine à comprendre que l'on puisse accompagner une femme dans un moment si important de sa vie sans établir une relation de confiance aussi minime soit-elle qui permette de l'évoquer ensuite au moins par son prénom. Cet anonymat des patients en milieu hospitalier où on les réduit à une pathologie, un numéro d'histoire clinique, à une circonstance médicalement importante ("primi", "multi"), semble déjà bien intégré chez vous (je me demande qu'est-ce que ce sera quand vous aurez plusieurs années d'expérience et banalisé complètement le travail que vous faites).
Aussi, j'ai été surprise de lire des phrases telles "Camille a fait deux beaux accouchements", "j'accouché une multi"..., on pourrait croire que vous n'êtes pas là pour accompagner, aider, soutenir, soulager... mais pour faire le travail à leur place!! (le pensez vous inconscientment??), si de toute honnêteté la réponse est oui, c'est que vous avez aussi bien intégré cette vieille attitude de surpuissance médicale, aussi assez familière dans nos hôpitaux... heureusement, une parmi vous semble se questionner intimement pour se voir «plonger dans la nonchalance et indifférence», « oublier le respect humain de base » ou « parler brutalement » a un femme en souffrance… En effet, je me poserais aussi des questions si après quelques jours d’exercice de cette belle profession je me verrais tomber déjà dans ces comportements. En fin, je me sens triste de constater comment une profession autrefois réservée aux femmes qui avaient fait preuve de "sagesse" et de vécu personnel, peut être réduite à une simple technicité dépourvue d'humanité ou, pire encore, à un moyen de satisfaire un désir juvénile d'aventures ou d’émotions fortes... (par curiosité, avez-vous des enfants??… cette condition indispensable autrefois pour devenir sage femme…)
Avec ce message je ne souhaite nullement vous décréditer, mais seulement rappelez enfin ces quelques principes de simple bon sens, curieusement souvent oubliés, mais tellement indispensables pour accompagner une femme et l’aider à mettre au monde son bébé et qui m'ont semblé absents dans vos récits: humilité, humanité, tendresse, respect, écoute, confiance… Des qualités, des gestes, qui ne s’étudient pas à l’école, mais qui peuvent éviter des drames et sauver de vies… Ne croyez pas qu’il est plus important de venir en Afrique transmettre cela plutôt que de vous rajouter à la froideur et mécanique qui pourrait déjà exister ?
Je partage aussi mon faible pour deux livres : « pour une naissance sans violence », de Leboyer (un classique, le film, que je trouve encore mieux que le livre, montrant bien des mains qui transmettent tout ce que j’évoquais !!) ou encore « la naissance, un voyage » de Muriel Bonnet del Valle… parmi tant d’autres…
Bonne chance…
Ana, depuis l’Afrique, maman de quatre enfants…
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